
Une séance photo famille et bébé à domicile, une évidence.
J’aimerais dire que par un beau jour de printemps j’ai compris que les séances photos famille et bébé à domicile allaient être ma spécialité.
Et d’une, cela simplifie énormément la chose, de deux, c’est incomplet et de trois ce n’est pas une spécialité, c’est un choix de cœur. Si j’écris à ce sujet, c’est que l’on se retrouve maintenant confiné, à la maison. Et même, que cela dure depuis un certain temps (depuis un mois et quelques) et que ca va durer encore au moins une vingtaine de jours. Donc, je me suis posée la question “zut, est-ce-que ma “spécialité” est vouée à être boudée ? Est-ce-que les familles vont vouloir seulement des séances en extérieur ? dans la nature ? Panique à bord …
Je me ressaisis, dans cette conversation avec moi-même, dans ma tête, et je re-pense à pourquoi, par un beau jour de printemps, j’ai décidé de ne proposer que des séances famille à domicile. D’abord cela n’a rien à voir avec une pandémie, ni avec une journée printanière.
C’est en moi.
La principale raison trouve refuge au plus profond de moi. Et je n’utilise pas ce mot “refuge” de manière anodine, surtout en ces temps-ci. J’ai eu mes filles respectivement à Dubai, puis en Malaisie. On a aussi déménagé de maisons dans les deux pays. Donc, les environnements dans lesquels nos filles ont grandi n’ont pas été les mêmes. Je me suis parfois demandée si de ne pas avoir de racines, comprises traditionnellement, serait un problème… J’ai commencé alors à beaucoup photographier notre “tous-les-jours”, et mes filles dans nos nids douillets. Les racines ont, en fait, toujours été dans nos gestes quotidiens, dans la façon dont nous les éduquons, l’amour palpable et les souvenirs bien ancrés à chaque recoin de notre chez nous, qu’importe le pays, la culture ou la langue parlée.
Un canapé, une table, un tapis, un lit… Quand les filles re-découvrent en images des moments de leurs vies ailleurs, ce sont ces choses familières qui tissent nos conversations, qui font ressurgir les émotions. Elles demandent des histoires, se rappellent de certains jouets -ou pas. Peu importe, les souvenirs sont vivants dans ce qui nous a fait sentir “chez nous”.
Dans ces semaines de confinement, nous sommes à nouveau sous un toit différent, dans un autre pays “étranger”. Nous re-découvrons tous les 4, des coins et re-coins de notre maison. On la re-adopte cette maison, et on lui donne une nouvelle appréciation, une nouvelle reconnaissance. J’y cherche avec espoir la lumière, je la trouve et l’apprivoise. Petit à petit, je m’aperçois que je commence à m’y sentir “chez nous”. Le temps ne s’arrête pas, il est toujours là, cadeau éphémère et encore plus précieux. Je sais que je continuerai à créer des images au domicile des familles qui me font confiance. Car je sais qu’il y aura des histoires à continuer à raconter, que nos murs et ce qui se passe à l’intérieur auront pris encore plus de sens qu’avant.
C’est vous, chez vous.
La réponse est aussi dans le pourquoi de ces images que vous me confiez. C’est pour plus tard, c’est pour là où on aura trouvé refuge. Dans les draps d’un lit qui a nos odeurs, sur un tapis où l’insouciance de nos enfants qui jouent auront adoucit nos traits tirés de fatigue. Sur une table où on aura peint, fait des gâteaux, fait des devoirs, mangé ensemble, écris des lettres pour oublier, pour rire et pour (se) réconforter. Sur un canapé où on tendait l’oreille pour entendre bébé se réveiller tout en profitant d’un café encore chaud. Peu importe que ce soit un petit appartement en ville ou une vieille maison de campagne.
Que l’on continue de vivre avec nos plus belles valeurs pour les bonnes raisons, et pas vouloir les changer à cause des circonstances et aller à contre-pied de ce qui nous fait nous. Au contraire je dirais même, que ces belles valeurs nous portent les uns les autres. Je serai là, je viendrai chez vous, et continuerai à écrire avec la lumière et avec vous, votre plus belle histoire : votre vie telle qu’elle est. Alors, oui, allons gambader dans les collines, sur les plages, dans les montagnes, quand nous pourrons. Prenons soin de ces moments et de ces endroits aussi.
Entre deux escapades, Quand vous serez prêtes, jolies familles, pensez à m’appeler pour venir fixer pour toujours les empreintes d’un quotidien qui, peut-être dans les pires circonstances que nous aurons connues, aura été notre refuge, là où on aura reconnu qu’on avait sous les yeux et les mains, l’essentiel.
Et parce qu’il me tarde de continuer à vous photographier avec le cœur et mon appareil, je me suis replongée dans la dernière séance faite avant ce confinement. C’était à Paris, avec Céline et sa famille, dans leur petite maison qui a vu deux adorables petits garçons ajouter encore plus de joie dans leur quotidien. Voici leur vie, telle qu’elle est:
























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Merci Caroline pour ce beau témoignage et ces belles images. Effectivement, rentrer dans des cases n’est pas ton but et c’est ce qui fait que tes photos sont si à ton image. Elles racontent l’histoire d’une famille avec les joies, les craintes, les moments de bonheur et surtout l’amour.
Merci
Merci beaucoup Rosy.